Les chercheurs développent la première méthode pour étudier l’activité des microARN dans des cellules individuelles


Des chercheurs de l’Université de Stockholm et de SciLifeLab ont développé la première méthode permettant de découvrir les tâches accomplies par les microARN dans des cellules individuelles. Il s’agit d’une amélioration considérable par rapport aux méthodes de pointe existantes qui nécessitent des millions de cellules et permettront pour la première fois aux chercheurs d’étudier les microARN dans des tissus complexes tels que le cerveau.

L’étude a été publiée dans la revue Biotechnologie naturelle.

Les microARN sont de petites molécules qui régulent l’activité des gènes en se liant aux ARN produits par les gènes et en les détruisant. On estime que plus de 60 % de tous les gènes humains sont régulés par des microARN. Il n’est donc pas surprenant que ces petites molécules soient impliquées dans de nombreux processus biologiques, notamment dans des maladies telles que le cancer. Pour découvrir la fonction d’un microARN, il faut savoir exactement quels ARN sont ciblés par celui-ci. Bien que de telles méthodes existent, elles nécessitent beaucoup de matériel, généralement de l’ordre de millions de cellules, pour fonctionner.

Des chercheurs de l’Université de Stockholm et de SciLifeLab ont développé une nouvelle méthode pour détecter les cibles de microARN au niveau de cellules individuelles. Ces cellules mesurent chacune environ un centième de millimètre de diamètre et pèsent moins d’un milliardième de gramme et constituent les éléments de base des organismes vivants. Grâce à leur nouvelle méthode sensible, les chercheurs peuvent suivre le ciblage des microARN de milliers d’ARN au cours de processus biologiques tels que le cycle cellulaire ou la différenciation en globules rouges. Dans ces processus, les chercheurs découvrent que les microARN effectuent – ​​de manière surprenante – des tâches très différentes dans chaque cellule. À l’avenir, il sera également possible d’appliquer cette méthode pour étudier le ciblage des microARN dans des tissus entiers, afin de découvrir exactement ce qui se passe dans chacun des nombreux types de cellules qui composent des organes complexes tels que le cerveau.

Marc Friedländer, professeur associé à l’Université de Stockholm, déclare : « Dans notre équipe de recherche, nous voulons comprendre et finalement créer des modèles mathématiques de régulation génique au niveau de la cellule unique. Notre nouvelle méthode constitue un grand pas en avant pour rendre cela possible. »

Les travaux ont été dirigés par le Dr Inna Biryukova, qui a joué un rôle de premier plan dans le développement de la méthode de laboratoire, et par le doctorant Vaishnovi Sekar, qui a réalisé l’essentiel des analyses informatiques avancées. Vaishnovi Sekar souligne les défis du projet : « En termes de complexité du travail informatique, c’est un territoire inexploré, et nous manquions de points de référence et de seuils. Nous avons dû explorer une myriade d’approches pour concevoir une méthodologie qui non seulement fonctionne mais qui donne des observations biologiquement significatives.

L’étude a été soutenue par ERC et Vetenskapsrådet et a été publiée dans la revue Biotechnologie naturelle.

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