Chaque année, Elon Musk promet que la conduite 100% autonome est à portée de main. Et chaque année, la réalité rappelle que le chemin est semé d’embûches. En 2022, le PDG de Tesla a reconnu que ses véhicules n’étaient toujours pas prêts à être approuvés comme pleinement autonomes. Quelles répercussions pour le secteur, les conducteurs… et l’image de Tesla elle-même ?

FSD : la promesse qui patine

Malgré des années de promesses, le système “Full Self-Driving” (FSD) reste une aide à la conduite de niveau 2 — pas un véritable pilote autonome. Il exige une vigilance constante du conducteur et n’est homologué dans aucun pays pour rouler sans intervention humaine. Loin des ambitions initiales, la réalité technique et réglementaire rattrape Tesla.

Elon Musk lui-même a dû tempérer ses promesses en 2022, admettant que la validation réglementaire reste un obstacle majeur. Les tests internes sont encourageants, mais pas assez pour convaincre les agences de sécurité routière.

Réglementation : le mur invisible

Aux États-Unis comme en Europe, les normes de sécurité pour les véhicules autonomes sont strictes, et Tesla peine à les franchir. Le système FSD a fait l’objet de plusieurs enquêtes après des accidents impliquant des Tesla en mode “autopilot”.

La NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration) a notamment renforcé ses exigences en matière de transparence sur les données, exigeant que Tesla partage ses logs en cas d’incident. Cette pression réglementaire freine l’homologation du FSD comme technologie “autonome”.

IA embarquée : un potentiel encore bridé

Sur le plan technologique, les avancées sont réelles. Le système de vision par caméras, les réseaux neuronaux développés par Tesla et la puissance de calcul du superordinateur Dojo impressionnent. Mais l’intelligence artificielle reste sujette à des erreurs que les conducteurs humains ne feraient pas : confusions visuelles, difficultés à anticiper des comportements imprévisibles, etc.

Selon les experts du MIT, il faudra encore plusieurs années de tests pour que la conduite autonome puisse réellement surpasser l’humain dans des contextes variés.

La compétition s’organise

De leur côté, les autres acteurs du secteur multiplient les avancées pour ne pas laisser Tesla seul en tête. Waymo (Google) et Cruise (General Motors) ont déjà obtenu des autorisations pour opérer des véhicules sans conducteur à San Francisco et Phoenix. Ces entreprises misent sur le Lidar et une cartographie très précise, contrairement à la stratégie “vision only” de Tesla.

L’approche de Musk est plus audacieuse, mais aussi plus risquée. Et pour l’instant, les résultats tardent à convaincre les régulateurs.

Un avenir toujours à surveiller

Malgré les incertitudes, Tesla poursuit ses efforts dans la course à l’autonomie. La version FSD Beta 11, déployée récemment, améliore la fluidité et la navigation dans les intersections complexes. Des avancées visibles, certes — mais sans validation réglementaire, tout cela reste confiné à des usages restreints et expérimentaux.

L’objectif d’une approbation totale reste affiché par Tesla, mais sans échéance claire à ce jour. Et avec lui, la confiance des utilisateurs.

Ce qu’on retient

Tesla reste à l’avant-garde, mais l’autonomie totale n’est pas pour demain. Entre promesses ambitieuses, barrières réglementaires et défis techniques, la route reste longue. Pour Musk, l’avenir est clair. Pour les experts, il est encore en construction.