Les technologies génétiques et génomiques ont un énorme potentiel pour protéger la vie marine, mais sont actuellement sous-utilisées, affirment Madeleine van Oppen de l’Institut australien des sciences marines et de l’Université de Melbourne et Melinda Coleman du Département des industries primaires de la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, dans un essai publié le 17 octobre dans la revue en libre accès PLOS Biologie.
Aucune partie de nos océans n’est épargnée par les humains, avec des écosystèmes vitaux tels que les récifs coralliens, les herbiers marins et les forêts de varech qui déclinent tous en raison du changement climatique et d’autres perturbations humaines. Dans leur essai, van Oppen et Coleman proposent que l’utilisation d’approches génétiques et génomiques est très prometteuse pour faire progresser la conservation et la restauration marines, à la fois par des stratégies traditionnelles et des développements plus récents, tels que l’évolution assistée.
Par exemple, le séquençage de l’ADN peut désormais identifier les produits de la mer récoltés illégalement afin de protéger les espèces menacées. L’ADN dans les échantillons d’eau de mer, appelé ADN environnemental, est en train de devenir une alternative ou un complément plus réalisable aux enquêtes traditionnelles basées sur la plongée sous-marine sur la biodiversité marine, et peut également être utilisé pour surveiller les épidémies et la propagation des espèces envahissantes. De plus, il existe des techniques génomiques qui pourraient aider les pêcheries à garder un œil sur les stocks de poissons et à surveiller la façon dont les poissons s’adaptent aux facteurs de stress dans leur environnement.
En regardant vers l’avenir, van Oppen et Coleman pointent vers de multiples technologies en développement qui pourraient profiter à la vie océanique. Tout comme les humains prennent des probiotiques pour la santé intestinale, des espèces bactériennes et fongiques spécifiques pourraient être identifiées ou modifiées pour bénéficier à la santé de la faune, comme les coraux. La biologie synthétique pourrait permettre la fabrication de produits en laboratoire qui étaient auparavant récoltés dans les écosystèmes marins, comme le sang de crabe en fer à cheval, et l’édition du génome pourrait être utilisée pour aider les organismes à s’adapter plus rapidement à leur environnement changeant. Bien que toujours controversée, il existe également la possibilité d’utiliser des forçages génétiques, qui provoquent la propagation de gènes nuisibles dans une population, pour éradiquer les espèces envahissantes.
L’utilisation efficace de ces approches nécessitera le développement de plateformes en ligne adaptées et une collaboration renforcée entre les différents acteurs des écosystèmes marins, et les auteurs appellent les agences de financement à soutenir ces efforts. Ils concluent que les technologies génomiques pourraient considérablement améliorer les efforts de conservation et de restauration, mais seulement si le fossé peut être comblé entre les experts en génomique et les gestionnaires de la biodiversité marine.
van Oppen ajoute : « Les approches génétiques/génomiques peuvent transformer la façon dont nous protégeons, gérons et conservons la vie marine et peuvent contribuer à renforcer la résilience des espèces marines face au changement climatique.
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