Les Russell Westbrook, James Harden, LeBron James ou Giannis Antetokounmpo repoussent parfois les limites et égalent ou battent des vieux records qu’on pensait pourtant intouchables. Néanmoins, cette génération n’a pas encore réussi un des mythes de la ligue : le « quadruple double ».
Il n’est toujours la propriété que de quatre joueurs : Nate Thurmond, Alvin Robertson, Hakeem Olajuwon et David Robinson. C’est ainsi le 29 mars 1990 que « The Dream » réalisait le troisième de l’histoire. Face aux Bucks, le pivot des Rockets rend en effet une copie incroyable de 18 points, 16 rebonds, 10 passes et 11 contres !
« Je pense être un joueur complet », déclarait le futur MVP et champion après la rencontre. « C’est un vrai aboutissement pour moi. Je savais qu’il me manquait trois contres et trois passes (dans le troisième quart-temps) et quand je contrais, je pensais après à faire la passe. »
Il n’était pas passé loin quelques semaines avant
Cet exploit arrive quelques semaines après une première « alerte ». Le 3 mars 1990, « The Dream » avait compilé 29 points, 18 rebonds, 11 contres, 9 passes et 5 interceptions face aux Warriors. Seulement, après la rencontre, Don Chaney, le coach des Rockets, voulait revoir le match car il estimait qu’une passe décisive avait été oubliée à son All-Star en première mi-temps. Le quadruple-double avait donc été annoncé par la franchise.
Sauf que le vice-président de la ligue de l’époque, Rod Thorn, avait revu le match et décidé qu’il n’avait pas fait 10 passes – des bruits de couloirs disent même qu’il n’aurait fait que 6 ou 7 « vraies » passes. « Une fiche statistique ne doit pas être changée dans l’optique de réaliser un exploit », avait annoncé Rod Thorn, sous forme de leçon. « C’est à la ligue de faire le moindre changement. »
L’incident refermé, Hakeem Olajuwon a pris sa revanche et inscrit définitivement son nom dans l’histoire de la NBA. « C’est plus rare qu’un trou en un au golf, seuls trois joueurs l’ont fait », rappellera, admiratif, Del Harris, le coach des Bucks, en attendant quatre saisons plus tard celui de David Robinson.