
À quelques kilomètres de la ligne de front, là où les tirs redessinent chaque jour le paysage, Ivan Kovalenko continue de soigner. Vétérinaire ukrainien, il traverse les villages bombardés pour venir en aide aux animaux restés sur place : chiens blessés, chats terrés, chevaux affamés. À ses yeux, ce n’est pas un acte héroïque, mais une évidence. Il parle d’un choix : rester humain, même quand tout vacille.
Un engagement au cœur du chaos
Depuis le début de l’invasion, Kovalenko ne soigne plus dans une clinique, mais dans les ruines. Avec sa trousse de secours, un gilet pare-balles et un vieux 4×4, il intervient là où d’autres n’osent plus aller. Chaque jour, il traverse des ruines, des refuges désertés et soigne des animaux livrés à eux-mêmes, blessés, affamés, terrifiés.
« Je suis resté. Pas pour me battre, mais pour ceux qui n’ont pas de voix », dit-il.
Loin des projecteurs, il publie des photos sur Telegram et Facebook, appelant à l’aide pour reloger ou acheminer des dons. Il travaille en duo avec une jeune vétérinaire bénévole, accompagnée parfois par un chauffeur ou un journaliste indépendant.
Zone de conflit : entre soins et survie
Chaque mission est une prise de risque. Tirs croisés, terrains minés, routes piégées. Rien n’est sûr. Pourtant, Kovalenko continue. Il utilise des plans militaires pour éviter les zones bombardées, contacte les habitants restés sur place, et note chaque intervention.
Ses priorités :
- Animaux domestiques blessés ou coincés
- Réapprovisionnement de petits refuges
- Relogement à l’Ouest, quand possible
Un jour, c’est un chien retrouvé dans une cave. Un autre, trois chevaux affamés dans un champ miné.
Qui soutient ces missions ?
Peu d’ONG s’impliquent directement sur le front. Mais certaines initiatives le soutiennent discrètement, comme Four Paws ou l’IFAW qui ont lancé des programmes de sauvetage animal en Ukraine.
Grâce aux réseaux sociaux, Kovalenko reçoit des dons de particuliers, des fournitures, et parfois un hébergement temporaire pour les animaux. Il agit sans structure officielle, mais avec une efficacité artisanale qui impressionne.
Sauver les oubliés, c’est aussi résister
Dans une guerre où tout devient politique, soigner les animaux devient un geste de résistance morale. Kovalenko refuse l’idée que la guerre justifie l’oubli. Il incarne une forme de désobéissance pacifique, qui remet la vie — toute vie — au centre.
Des milliers de familles ont dû fuir en laissant leurs compagnons derrière. Son travail redonne un sens au mot “solidarité”.
Ce qu’on retient
Ivan Kovalenko n’a pas de slogan, pas de logo. Mais ses actions parlent. Dans un monde saturé d’images de destruction, son parcours rappelle que résister, c’est parfois soigner. Et que protéger les plus vulnérables, même à quatre pattes, reste une nécessité.
Pour aller plus loin :
IFAW – Sauvetage animal en Ukraine
Four Paws – Ukraine Animal Rescue