Cinq raisons pour lesquelles nous avons aimé la Ligue des Nations


Le bébé est né et il se porte bien. Organisée par l’UEFA pour la première fois cette année, environ deux ans après son adoption, la Ligue des Nations a plutôt réussi son premier examen. Celui qui consistait à convaincre les fans du football qu’il s’agissait d’une épreuve sérieuse, relevée, intéressante et qui n’était pas simplement destinée à surcharger le calendrier des matches. Au bout de trois mois de compétition, et avant même le déroulement du Final Four (en juin prochain), force est de constater qu’elle présente plus d’avantages que d’inconvénients. Et qu’à défaut d’être aussi envoutante et attractive qu’une phase finale de l’Euro ou du Mondial, elle est infiniment moins ennuyeuse que les éliminatoires donnant accès à ces deux tournois.

Bien sûr, cette Ligue des Nations ne fait pas encore complètement l’unanimité. Il existe toujours des sceptiques, à l’instar de Jurgen Klopp, qui avait été très sévère dans son jugement par rapport à l’intérêt de la compétition. Cependant, il ne fait aucun doute que les premiers retours des observateurs, mais aussi et surtout des principaux acteurs, sont positifs. Et c’est aussi le cas de notre rédaction, qui à travers plusieurs points cités ci-dessous met en exergue tout ce qu’elle a apprécié dans ce nouveau tournoi (hiérarchisé) du continent.

Des matches à enjeux et beaucoup de suspense

C’était le premier pari des instances européennes ; faire en sorte que les différentes rencontres de cette compétition présentent un enjeu et ne soient pas considérées comme des rencontres amicales. Force est de constater que le challenge a été réussi. Toutes les nations engagées ont joué le jeu et c’est ce qui a donné lieu à des parties alléchantes, et à l’intérêt nettement plus important que les traditionnels matches amicaux. La perspective de pouvoir gagner un trophée pour les équipes de Division 1, et aussi celle de se qualifier pour l’Euro 2020 sans même passer par les éliminatoires, étaient des objectifs suffisamment alléchants pour inciter tout le monde à jouer le jeu, se battre et cravacher pour signer le meilleur résultat possible. De plus, le système des montées et descentes entre les différentes divisions a aussi contribué à chasser l’ennui et limiter au maximum les matches sans enjeu. 

Point de matches déséquilibrés, beaucoup de batailles indécises

L’avantage de répartir les différents participants par divisions selon leur niveau est de s’éviter les matches joués d’avance, sans la moindre saveur et avec des scores fleuves. La Ligue des Nations a offert cette possibilité, et on ne peut que s’en féliciter. Contrairement aux éliminatoires habituellement organisés à cette période, il n’y a pas eu d’oppositions très déséquilibrées, si l’on excepte le match qui a vu la Suisse atomiser l’Islande (6-0). Le festival de l’Espagne contre la Croatie avec un tarif similaire peut être mis sur le compte d’un accident de parcours pour la sélection au damier, et cela s’est vérifié au match retour. Même dans la Division 4, il y a eu que des empoignades serrées, avec notamment deux victoires pour le modeste Gibraltar. Ce constat conforte l’idée d’une compétition indécise, avec de surcroit, une incertitude qui s’est étirée jusqu’à la dernière journée de la phase des poules (sauf pour le groupe du Portugal, de l’Italie et de la Pologne).

Des matches aux rythmes élevés jusqu’au bout

Ce qui a assuré la bonne qualité des rencontres de cette Ligue des Nations c’est aussi le fait que leur déroulement n’a pas été parasité par des changements à répétition des deux côtés. Là où les matches amicaux donnaient lieu à différentes expérimentations ou turnovers des sélectionneurs, et qui n’étaient guère profitables au spectacle, le fait qu’il y ait pas eu les mêmes règles que pour tous les autres matches de compétition a permis d’assister à des matches rythmés, continus et homogènes. De plus, il est plus facile ainsi de juger du rapport des forces et de la concordance d’un résultat par rapport à la physionomie d’un match. 

Le Final Four comme avant-gout de l’Euro

Les quatre meilleures sélections de cette première édition de l’Euro vont se retrouver pour le Final Four en juin prochain. Les demi-finales promettent d’être très relevées, même si les favoris attendus manquent à l’appel. Le Portugal, les Pays-Bas, l’Angleterre et la Suisse vont animer ce mini-tournoi et les rencontres se joueront sur un seul match avec comme hôte le pays des champions d’Europe. Ces confrontations croisées donneront un avant-goût de ce que sera le championnat d’Europe un an plus tard, en termes de niveau et aussi d’atmosphère. De plus, cela assurera un spectacle de haut niveau juste avant la période d’intersaison. Et cela tranchera avec les habituels rendez-vous qu’on a à cette période de l’année, où devant les rencontres sans enjeu, les joueurs manquaient cruellement de motivation car ayant déjà la tête aux vacances.

Pas de répit pour les grands gagnants du Mondial

À la suite de l’élimination de la France, il est intéressant de relever que trois des quatre demi-finalistes de la dernière Coupe du Monde n’ont pas réussi à assurer leur place dans le Final Four. La seule exception c’est l’Angleterre, et les Three Lions sont passés miraculeusement à la suite d’un succès sur le fil lors de la dernière levée. Les déceptions émanant principalement des Bleus donc, mais aussi de la Belgique et de la Croatie. Ces sélections n’ont pas eu le temps de se retourner après leur tournoi estival réussi. Ou se sont-elles reposées sur leurs acquis après être montées si haut, croyant que leur simple statut leur garantirait un parcours facile ? Ce dernier jugement peut paraitre sévère, mais il peut correspondre à la réalité, surtout lorsqu’on sait la décompression qui suit généralement les grandes épopées.

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