Sur internet, ces vidéos font florès : des compteurs qui s’affolent et des conducteurs qui exultent pied au plancher. Sur les autoroutes allemandes, les automobilistes ne sont pas soumis aux limitations de vitesse. Conséquence : des véhicules qui foncent à 180, 200 et parfoisz 250 km/h. Dans le pays, 70% du réseau autoroutier n’est pas concerné par des limitations de vitesse. Alors les propriétaires de grosses cylindrées s’en donnent à cœur joie.
Comme Michael Haberland, à bord d’un puissant 4×4. Il nous répond à 184 km/h et cite (approximativement) Montesquieu « « Quand une loi n’est pas nécessaire, il est nécessaire de ne rien changer », explique le président de « Mobil in Deutschland » (Le puissant lobby de l’automobile club). « La majorité des Allemands pensent la même choses hormis quelques écolos excités », assure-t-il.
La proposition de loi des écolos au Bundestag de limiter la vitesse à 130 km/h a d’ailleurs suscité 70% de vote hostile… y compris au sein de l’opinion publique. Il faut dire que l’autorisation de rouler vite ne date pas d’hier. Elle remonte à 1957 et une loi qui voulait accompagner l’essor de l’industrie automobile. Depuis, le très puissant lobby de l’automobile – au pays de Mercedes, Porsche ou encore Audi – veille.
En 2018, 269 morts ont été recensés sur les autoroutes françaises contre 424 en Allemagne. Un écart de 34% alors que le pays compte 20% d’habitants en plus. Mais difficile de conclure pour autant avec certitude que la vitesse provoque plus d’accident sur les autoroutes françaises. Les autoroutes sont en effet plus fréquentées (car gratuite). Par ailleurs, 1 accident sur 3 a lieu sur une portion où il existe une limitation.
Les écologistes avancent, eux, l’argument de la pollution de l’air comme Ludwig Hartman, député vert de Bavière. « Quand un voiture roule à 130 plutôt que 200, elle émet 20% à 30% de gaz à effet de serre en moins. En matière de pollution, limiter la vitesse sur les autoroutes c’est comme si on éliminait 500.000 voitures. »