La cour d’assises de Lyon a, ce vendredi soir, rendu son verdict. Reconnue coupable d’avoir tué son mari à coups de couteau à Thizy dans le département du Rhône en 2017, une femme de 55 ans a été condamnée 13 ans de réclusion criminelle
Cette peine est moindre par rapport aux réquisitions de l’avocat général, qui avait réclamé une peine entre 15 et 18 ans et un suivi socio-judiciaire de dix ans.
Cette aide-ménagère avait frappé son mari de nombreux coups de couteau, le 15 septembre 2017, alors qu’il revenait chercher des affaires au domicile conjugal. Après dix ans de mariage, le couple sans enfant était en instance de séparation. Lui venait d’annoncer son départ définitif, pour rejoindre sa maîtresse.
« Démarche froide et calculée »
Selon les experts psychiatres, l’acte meurtrier a pu résulter de « la peur de l’abandon » chez une femme qui a subi dans son enfance des abus sexuels dans des conditions sordides.
« Elle tue l’objet de son affection surtout pour ne pas être seule », a résumé un psychologue. « Il s’agit de faire taire une souffrance », a ajouté un psychiatre.
Une version contestée par l’avocat général Henri de Poncins, qui a repoussé l’éventualité du « syndrome Jacqueline Sauvage ». Selon le magistrat, l’accusée a eu une « démarche froide et calculée », au moment où elle a compris qu’elle allait perdre la maison dans la séparation inéluctable. « Un meurtre par intérêt » pour lui : « elle l’a frappé à coups de couteau pour priver sa rivale du couple idéal ».
Selon plusieurs témoins, la victime tenait souvent des propos humiliants, en se moquant de la corpulence de sa femme.
L’avocat de la partie civile avait lui refusé d’en faire un alcoolique coureur de jupons. Il avait rappelé que l’épouse s’était longtemps accommodée de la situation. « C’est la colère qui a dicté sa conduite, la colère qui a tout détruit », avait plaidé Thierry Perrin, l’avocat de la famille du mari.