Trente ans de prison pour le meurtre de sa compagne âgée de 20 ans


Un Code pénal au tribunal de Nîmes. (archives) — PASCAL GUYOT / AFP

Le compagnon d’une jeune étudiante, Ninon, tuée par « une avalanche de coups » en 2016, a été condamné vendredi à trente ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de
Nîmes. La cour a suivi les réquisitions concernant la durée de la peine mais sans l’assortir d’une période de sûreté de vingt ans, comme l’avait réclamé l’avocate générale. Depuis mercredi, Abdessadek Boumajane, 27 ans, sans emploi et condamné quatre fois pour des affaires de
stupéfiants, était jugé pour « meurtre par conjoint » dans la nuit du 19 au 20 novembre 2016, dans l’appartement loué par l’étudiante en droit dans le centre de Nîmes.

« C’est parce que Ninon s’éloigne de lui que tout cela lui est insupportable… Il entend dominer, il ne supporte pas d’être quitté et il élimine l’autre. On est dans un contexte d’acharnement, d’avalanche de coups », a souligné vendredi l’avocate générale Pascale Palau. Originaires de la Drôme, la victime et l’accusé se connaissaient depuis plusieurs années et vivaient ensemble depuis deux mois à Nîmes.

Violenges conjugales

L’avocate générale évoque au sujet de cette relation un « contexte de violences conjugales… du début à la fin ». Quinze jours avant le drame, ses amies de la faculté constatent que Ninon a un coquard à l’œil. Elle reste une semaine absente puis revient avec les deux yeux tuméfiés le 18 novembre, la veille de sa mort. Dans la nuit du 19 au 20 novembre 2016, des voisins alertent la police vers minuit trente : « Une femme se fait fracasser », dit l’un d’entre eux au centre opérationnel. Mais lorsque les policiers arrivent sur place, le tapage a cessé et le lieu des violences ne peut être déterminé.

Plusieurs heures plus tard, le compagnon appelle les secours avant de quitter l’appartement. Sur place, policiers et pompiers découvrent « le corps d’une femme le visage tuméfié et les yeux exorbités », dira un enquêteur. « Il y avait du sang partout, des scènes de violence dans chaque pièce de cet appartement », a raconté le directeur d’enquête de la police judiciaire, qui parle « d’un des meurtres les plus marquants » de ses 35 ans de carrière.

« Pardon »

Ninon « est morte d’une longue agonie entre minuit et 2 h du matin cette nuit-là », a certifié le légiste Mounir Benslima. « Elle est décédée d’une hémorragie méningée, elle était sauvable si les secours étaient arrivés avant », a-t-il ajouté. « Il l’a laissée agoniser, puis il l’a abandonnée dans l’appartement », a souligné Me Isabelle Mimran, avocate de la famille de la victime parlant d’une jeune femme « martyrisée » des pieds à la tête.

« Vous réclamez une peine d’élimination. Il est conscient, il a des regrets, vous devez rendre une justice de raison, de mesure, de proportionnalité », avait pour sa part plaidé l’avocat de l’accusé, Me Cyril Malgras. Le jeune homme avait pris la parole avant que la cour ne se retire pour délibérer : « Même le jour où je serai libéré, je resterai emprisonné dans ma tête et je demande encore une fois pardon », avait-il déclaré en s’adressant aux parents de Ninon.

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