Incendie de l’usine Lubrizol : l’hallucinant rapport rédigé par l’assureur quelques jours avant la catastrophe


l’essentiel
Des failles avaient été pointées par l’assureur de l’américain Lubrizol le 13 septembre 2019. L’inspection de l’assureur avait révélé des manquements dans le dispositif anti-incendie de l’usine chimique qui ont conduit à l’accident.

Tout était écrit noir sur blanc. Les responsables de l’usine Lubrizol classée Seveso à Rouen savaient et connaissaient les risques selon un rapport révélé par nos confrères du Monde et de Mediapart. Deux experts de la société, spécialisée dans la prévention des risques, avaient effectué une visite du site Seveso le 13 septembre, soit treize jours avant l’incendie. 

Dans ce document, de nombreux manquements avaient été pointés. « Lors d’un incendie, les conteneurs intermédiaires en plastique (IBC) fondraient rapidement et le liquide combustible et/ou inflammable se répandrait sur le sol, créant comme un grand feu de piscine », y était-il par exemple écrit. Autant dire que malheureusement les experts avaient vu juste. 

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Le 26 septembre au petit matin, les pompiers ont dû faire face à un gigantesque incendie, les pieds dans des coulées de liquides chimiques.

Des manquements depuis 2014

« En raison de l’insuffisance d’espace de séparation et du manque de systèmes de confinement et de drainage adéquats, ce feu se propagerait rapidement à l’ensemble du bâtiment A5, entraînant sa destruction totale, et pourrait même s’étendre aux bâtiments environnants », continuait le rapport. Encore une fois, ils ne s’étaient pas trompés puisque effectivement, c’est bien cet entrepôt A5 qui a été ravagé par les flammes.

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Le rapport s’inquiétait aussi de la performance des « sprincklers », ces sortes de douches censées projeter de l’eau sur les conteneurs, et recommandait l’utilisation de conteneurs en métal, à moins de 15 mètres du bâtiment.

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Autant de failles que la justice a également fait le constat après la catastrophe. Contacté par Le Monde, Lubrizol assure que « les équipements du site de Rouen étaient, le jour de l’incendie, conformes à la réglementation en vigueur » et avoir investi massivement pour prévenir les risques. D’après le quotidien du soir, il s’avère pourtant que chaque rapport annuel depuis 2014 pointait exactement le même type de manquements.

En novembre, l’usine Lubrizol avait fait savoir qu’elle souhaitait reprendre partiellement ses activités le plus rapidement possible. Mais suite à un nouveau problème, l’usine n’a pas pu redémarrer. 

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