Didier Gailhaguet démissionne de la FFSG


VIOLENCES SEXUELLES – Il a fini par renoncer. Au sortir d’un réunion fédérale organisée à la FFSG, Didier Gailhaguet a annoncé, ce samedi 8 février, qu’il démissionnait de son poste de président. 

“Devant la dictature ministérielle et pour ne pas être un frein”, a-t-il notamment introduit cette annonce, expliquant qu’il avait pris sa décision “avec philosophie, dignité, mais sans amertume aucune vis-à-vis de son injustice”. 

Depuis des révélations au sujet d’agressions sexuelles commises dans le milieu du patinage artistique alors qu’il était déjà à la tête de la Fédération française des sports de glace, Didier Gailhaguet était pressé de toutes parts pour démissionner. La ministre des Sports Roxana Maracineanu lui en avait notamment expressément fait la demande, qu’il avait jusqu’alors rejetée.

Roxana Maracineanu attaquée

Mais ce samedi, face aux membres du conseil fédéral et aux présidents de ligues régionales, il a finalement changé d’avis. “Dans un souci de pure apaisement, j’ai pris la sage décision de démissionner”, a-t-il donc lancé après s’en être pris vertement à ceux qui avaient réclamé ce choix.

“Une fédération délégataire n’est ni la police, ni la justice, ni le ministère des Sports. Elle n’est pas là pour se substituer à eux”, s’est justifié Didier Gailhaguet, évoquant en creux les manquements relevés au sein de son institution face à des exactions apparemment bien connues dans le milieu du patinage artistique. 

Il s’est aussi présenté comme “la victime sacrificielle d’une ministre qui a préféré désigner un coupable avant de mener toute enquête”. Et de tenter, autant que faire se peut, de se dédouaner de toute responsabilité, reconnaissant par exemple des erreurs en ajoutant “Mais qui n’en commet point?” 

Aucun regret 

Par la suite, Didier Gailhaguet est revenu sur le temps mis à prendre cette décision. S’il a récusé d’emblée “ceux qui ont dit que je m’accrochais à mon poste”, il a très vite rejeté la faute sur le ministère des Sports, expliquant qu’il n’avait pas souhaité donner raison à l’institution dont ils a “dénoncé les dysfonctionnements majeurs”. 

Il a assuré ne pas regretter “une seule seconde” son choix d’avoir dans un premier temps refusé de quitter son poste. “Il est juste et honnête, et il s’est voulu respectueux des différents acteurs sur le terrain”, a-t-il poursuivi, vantant sans les nommer les “nombreux soutiens” reçus depuis l’explosion de l’affaire. 

“La démocratie permet de lire et de dire n’importe quoi, et c’est sans doute le jeu”, a ensuite déploré le désormais ex-président de la FFSG, s’auto-congratulant sur son bilan à la tête de l’association. “Notre fédération est belle, notre fédération est saine”, a-t-il assuré. 

Au cours de son allocution, Didier Gailhaguet a finalement eu une pensée pour les victimes des agressions sexuelles commises au sein de sa fédération, des patineuses “dont la vie de femme a été brisée par quelques salauds”. 

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